La nomination de Carole Grandjean comme ministre déléguée chargée de l’Enseignement et la Formation Professionnelle ainsi que l’annonce d’une deuxième réforme successive de la voie professionnelle ne peuvent qu’entretenir nos craintes sur l’avenir des lycées professionnels et des PLP.
Cette priorité sociale, budgétaire et politique pour l’apprentissage met en grand danger la formation initiale scolaire déjà amplement vidée de son sens et de son contenu en matière de programmes, d’enseignements et d’objectifs. La transformation de la voie professionnelle a montré ses limites avec des dispositifs inadaptés et inapplicables.
La voie pro va mal : la suppression continue d’heures de pratique et la banalisation de la connaissance au profit de la théorie et de la compétence non acquise provoquent la critique vive de la voie pro. Cette dernière est qualifiée d’inefficace, n’insérant pas les jeunes, et de démotivante. Les PLP sont malmenés, épuisés et subissent des emplois du temps invivables, n’enseignant plus que des dispositifs et non leur discipline de recrutement. Cette situation de chaos justifie les choix insensés du gouvernement de prioriser l’apprentissage, de le surfinancer avec l’argent public. Mais à quel prix ? Le coût contrat explose. La taxe d’apprentissage et les crédits d’État avec les primes à l’embauche ne garantissent pas une réussite professionnelle des jeunes puisque les taux de rupture de contrats sont nombreux.
Il est aisé de faire de la com en annonçant une forte augmentation de contrats d’apprentissage qui n’aboutissent que peu souvent à une embauche assurée.
Le SNALC alerte encore une fois sur cette volonté clairement identifiée de démanteler le lycée professionnel le transformant en CFA et de mettre fin au statut et au métier des PLP. Nous ne pouvons pas laisser faire.
Le SNALC exhorte les gouvernants au bon sens et à rendre à la voie pro ces mannes financières perdues dans l’apprentissage pour qu’enfin l’excellence puisse commencer à être mise en œuvre.